Conseils et astuces pour l’éducation d’un chien épileptique

Comme pour tous les chiens, ceux qui sont atteints d’épilepsie ont le droit à une éducation en bonne et due forme. En effet, un sentiment partagé consisterait à vouloir les surprotéger sous prétexte qu’ils sont atteints d’une maladie mais n’oublions pas qu’un chien épileptique stabilisé peut vivre aussi longtemps que n’importe quel autre chien donc autant que ce soit avec de bonnes manières ! De plus, tout accepter ne supprimera pas les crises !

La même vie qu’avant les crises

Un chien épileptique doit mener une vie la plus normale possible et qui se rapproche de celle qu’il menait avant de déclarer ses premières crises. Il est donc conseillé de conserver les fondamentaux de son éducation déjà mis en place tout en apprenant à adapter ses attentes et exigences. En effet, le comportement d’un chien épileptique pourra changer temporairement à cause des crises ou sur du moyen/long terme à cause des traitements : on aura parfois à faire à un chien plus lent ou au contraire plus facilement excitable. En cas de difficultés, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner par un éducateur canin respectant le bien-être physique et émotionnel du chien.

Astuces et conseils pratiques afin de travailler l’éducation de son chien épileptique dans les meilleures conditions.

Les colliers électriques, anti-fugue, à pointes ou étrangleur sont à proscrire. Aucun chien ne mérite d’avoir mal ou d’être menacé pour apprendre, encore moins un chien épileptique. Les chocs électriques sont violents et stressants et pourraient, de plus, favoriser l’apparition de crises convulsives.

Quid des friandises pour un chien épileptique ?

L’éducation positive consiste à renforcer les bons comportements des chiens afin de les inciter à préférer tel ou tel comportement plutôt qu’un autre. Mais en éducation positive, n’abusons pas des friandises ! Il est important de garder à l’esprit que les traitements antiépileptiques peuvent augmenter l’appétit et donc favoriser la prise de poids. Or, en cas de prise de poids, les doses de médicaments pourront ne plus être suffisantes pour stabiliser les crises et nécessiter un ajustement. De plus, certains antiépileptiques sont sensibles aux variations de teneur en sel si bien que si la ration est trop riche en sel, certains traitements seront moins efficaces. Il donc conseillé d’éviter les à-côtés types fromage/charcuterie et de conserver une alimentation stable.  (cf. article « Quelle alimentation pour le chien épileptique ? ») http://www.mon-animal-epileptique.fr/lepilepsie-du-chien/alimentation-du-chien-epileptique/quelle-alimentation-pour-le-chien-epileptique/

Il est possible malgré tout d’utiliser certaines friandises « diététiques » de type petits morceaux de légumes ou de fruits : carotte, concombre, pomme, courgette… ou bien tout simplement les croquettes « de tous les jours » qui feront l’affaire. Voici deux astuces afin de fabriquer ses propres friandises « diététiques » : faire des dés de légumes et les stocker dans une boîte contenant du fromage ou des knacks pour que les légumes soient imprégnés de l’odeur et deviennent plus appétents ou bien faire sécher ces fruits et légumes grâce à un déshydrateur.

Par ailleurs, en dehors des friandises, le chien pourra aussi être récompensé par une caresse, le jeu ou la parole.

Activités de loisir et épilepsie sont-elles compatibles ?

Concernant les chiens pratiquant une activité de loisir ou de compétition comme l’agility, il est important de toujours écouter son chien et de ne pas lui demander d’aller au-delà de ses capacités. Continuer à travailler sur les acquis en félicitant beaucoup est une excellente option. Pour les nouveaux apprentissages, il faudra être patient ! Tout exercice doit se faire dans le plaisir. Les entraînements poussés et l’atteinte de performances sportives sont secondaires et ne devront pas être envisagés tant que le chien n’est pas stabilisé au niveau de ses crises.

Réapprendre doucement et rester confiant suite à un épisode difficile

Enfin, dans certaines situations suite à des crises en cluster (à partir de 2 crises en 24h d’intervalle) ou alors suite à un status epilepticus (crises qui durent plus de 5 minutes ou qui s’enchaînent sans que l’animal n’ait le temps de récupérer entre les crises), les chiens épileptiques peuvent être désorientés et sembler avoir tout oublié pendant plusieurs jours (avoir peur de leur propriétaire, refaire leurs besoins à l’intérieur, ne plus réagir à leur nom…). Dans ces conditions, ils peuvent paraître méconnaissables quitte à se demander s’ils finiront par redevenir eux-mêmes. Il est important de rester confiant. Sur avis vétérinaire, les apprentissages pourront être repris petit à petit comme s’il s’agissait d’un chiot et tout devrait rentrer dans l’ordre à force de patience et de douceur.   

Remerciements à Elodie Alquier, éducatrice canine et propriétaire d’un chien épileptique, pour sa collaboration à l’écriture de cet article.