Démarche thérapeutique et suivi du traitement

Le traitement de l’épilepsie idiopathique est un traitement à long terme, le plus souvent à vie, nécessitant une approche méthodique. Face à un traitement identique, chaque chien aura une réponse différente. La phase de mise en place du premier traitement chez un chien épileptique peut donc être plus ou moins longue mais est nécessaire pour parvenir au traitement le plus adapté à l’animal. Une fois le premier traitement mis en place, un suivi du traitement et de l’animal devra être instauré de manière régulière pour réaliser d’éventuels ajustements du traitement.

Les antiépileptiques

Les molécules utilisées dans le traitement de l’épilepsie sont des molécules aux propriétés sédatives. Par ces propriétés, elles augmentent le seuil d’excitation des neurones et permettent ainsi de diminuer la fréquence d’apparition des manifestations épileptiformes. Lors des premières semaines de traitement, leur utilisation s’accompagne souvent d’effets secondaires. L’animal peut sembler plus fatigué, avoir des troubles de la démarche. Il peut également manger, boire et uriner plus. Ces effets s’estompent au bout de quelques semaines. Il conviendra néanmoins de surveiller le poids de l’animal tout au long du suivi du traitement.

De plus, selon le traitement mis en place par le vétérinaire, une attention particulière devra peut-être être portée à l’alimentation. En effet, pour garantir une efficacité optimale, certains antiépileptiques nécessitent que le chien reçoive toujours la même alimentation et dans la même quantité. Tout changement d’alimentation devra alors se faire via une transition alimentaire très progressive.

La mise en place du traitement

Lors de la mise en place d’un premier traitement antiépileptique, une dose standard d’antiépileptique est utilisée pour initier le traitement et il n’est pas possible de prévoir comment le chien répondra au traitement. Pour certains chiens, cette dose permettra un bon contrôle des crises par rapport à l’objectif fixé (cf. Objectif thérapeutique), pour d’autres, elle sera insuffisante pour permettre une diminution satisfaisante de la fréquence des crises et de leur intensité ou au contraire, dans de plus rares cas, trop forte et à l’origine d’effets secondaires trop importants. Par conséquent, un suivi du traitement est réalisé quelques semaines après le début des administrations.

Selon l’efficacité constatée, la concentration sanguine de l’antiépileptique, la tolérance au traitement et les éventuels effets secondaires, le vétérinaire peut être amené à ajuster le traitement en augmentant ou en réduisant la dose administrée. Il faut savoir que pour l’épilepsie, le contrôle des crises est lié à la concentration de l’antiépileptique dans l’organisme. Si à la dose recommandée initialement le traitement ne fonctionne pas, il ne faut pas conclure que la molécule est inefficace et qu’il faut la changer. Le traitement nécessite seulement un ajustement au niveau du dosage jusqu’à obtention de la dose optimale (ou maximale).

Lorsque l’épilepsie est contrôlée et que le traitement bien toléré est en phase de croisière, il est généralement conseillé de ne pas le modifier (diminution de la dose ou changement d’antiépileptique), car cela peut se révéler néfaste.

Le suivi du traitement et les ajustements

Une fois que le traitement mis en place permet un bon contrôle des crises par rapport à l’objectif fixé tout en étant bien toléré, les visites chez le vétérinaire pourront être plus espacées. Néanmoins, un suivi vétérinaire régulier, de 1 à 2 visites par an, restera nécessaire afin de vérifier que l’efficacité et la tolérance sont toujours satisfaisantes (cf. Schéma démarche thérapeutique).

En effet, il n’est pas rare qu’avec le temps, le contrôle des crises d’épilepsie devienne moins bon. Cela peut être dû à une évolution de l’épilepsie ou à une adaptation de l’organisme aux administrations répétées de l’antiépileptique. Dans ce dernier cas, l’antiépileptique, administré à la même dose habituelle, est éliminé plus rapidement. La concentration sanguine du produit a alors tendance à diminuer progressivement et l’efficacité du traitement également. Ces situations impliquent le plus souvent un ajustement à la hausse de la dose si la tolérance au traitement reste bonne. Dans le cas d’une épilepsie réfractaire où le contrôle n’arrive pas à être obtenu avec le premier antiépileptique seul, il faudra alors ajouter un nouvel antiépileptique complémentaire au premier.

La mise en place et le suivi du traitement demandent au propriétaire une surveillance quotidienne de son chien afin de pouvoir informer le vétérinaire de la réponse au traitement (cf. Vigilance et surveillance du déclenchement de crises).

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