L’anesthésie du chien épileptique

Il est possible qu’au cours de sa vie, votre chien épileptique ait besoin d’une anesthésie générale. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour le bon déroulement de cette anesthésie et pour limiter le risque d’aggravation de l’épilepsie de votre animal.

Origine de l’épilepsie

Avant d’envisager une anesthésie générale, chez un chien épileptique, il est très important de se poser la question de l’origine de cette épilepsie (Voir l’article « D’où vient l’épilepsie du chien ? »). En effet, il est important d’avoir au moins exclu les causes réactives (anomalie métaboliques) car plusieurs de ces maladies contre-indiquent certains médicaments anesthésiques (Voir l’article « Prise de sang chez le chien épileptique »). C’est le cas par exemple de l’insuffisance hépatique (souvent secondaire à une malformation du foie) qui peut entraîner de l’épilepsie et contre-indiquer certaines anesthésies (car le foie ne pourra pas éliminer les anesthésiques). Dans l’idéal, une origine structurale (lésion cérébrale) devra également avoir été exclue, car un risque de décompensation suite à l’anesthésie est possible (Voir les articles : « Quand et pourquoi faire un scanner ou une IRM à mon chien épileptique ? »  et « Faut-il faire une ponction de liquide cérébrospinal (LCS)? »).

Si l’anesthésie générale se réalise dans le cadre de l’exploration d’une lésion cérébrale (réalisation d’une IRM cérébrale afin d’exclure ou de confirmer une lésion cérébrale), le protocole anesthésique sera alors adapté par le vétérinaire en connaissance de la situation. 

L’épilepsie est-elle stabilisée ?

La deuxième chose très importante est la stabilité de l’épilepsie. A moins d’une urgence, il est recommandé d’essayer de stabiliser l’épilepsie de votre chien avant d’envisager une anesthésie générale, c’est-à-dire d’être dans une période où le chien fait des crises occasionnelles, qu’il récupère rapidement et qu’il ne fasse pas de crises très rapprochées (crises groupées ou cluster). Si votre animal reçoit du phénobarbital ou du bromure de potassium, un dosage sanguin de ces médicaments dans le sang sera recommandé afin d’adapter le traitement au mieux avant d’envisager l’anesthésie. Bien sûr, ces considérations ne sont valables que si l’anesthésie de votre chien ne présente pas de caractère urgent.

Précautions à prendre

AVANT :

Avant l’anesthésie d’un chien, l’idéal est de limiter au maximum les facteurs de stress. Le déplacement chez le vétérinaire et l’anesthésie elle-même sont un stress, il ne faut donc pas en rajouter. Comportez-vous normalement, continuez les routines habituelles. L’administration du traitement antiépileptique de doit jamais être arrêtée brutalement et des oublis peuvent être un facteur de déclenchement de crises, il ne faudra donc pas arrêter le traitement de votre chien. Certes, il devra être à jeun depuis la veille au soir avant son anesthésie, mais il est primordial qu’il prenne quand-même ses médicaments antiépileptiques aux heures habituelles.

LE JOUR DE L’ANESTHÉSIE

Si votre chien reçoit habituellement son traitement le matin, donnez-lui ses médicaments, mais sans aucune nourriture le matin de l’anesthésie. Si cette administration n’est pas possible, informez-en votre vétérinaire. N’hésitez pas à rappeler au vétérinaire que votre animal est épileptique lorsque vous le déposez, de façon à ce que le protocole anesthésique soit adapté et ne contienne pas de molécules contre-indiquées.

Si votre animal reste hospitalisé, n’hésitez pas à rappeler le nom du traitement, la dose et les heures auxquelles vous donnez le traitement.

APRÈS

Après l’anesthésie générale, essayez de retrouver vos habitudes et continuez le traitement comme vous le faites habituellement, ou comme vous l’indique votre vétérinaire.