Mieux vivre l’épilepsie de son chien

Cet article a été réalisé en collaboration avec Elodie Alquier, éducatrice canine, propriétaire de chien épileptique et créatrice du groupe Facebook EpiCanine.

La vie avec un chien épileptique…

Du point de vue de l’humain

L’épilepsie du chien n’est pas « juste » une maladie avec un traitement, mais soulève un nombre important de questions qui remettent en cause notre quotidien… Une fois la 1ère crise passée, on ne cesse d’y penser et les plus anxieux d’entre nous peuvent ressentir un sentiment d’impuissance, de manque de contrôle.
La peur d’une nouvelle crise prend parfois le dessus sur notre mental et impacte notre bien être habituel, génère un stress latent…
Tout cela est logique : les crises sont impressionnantes, parfois même choquantes pour les enfants et même les adultes du foyer…

Il y a aussi le sentiment d’être incompris. Vis-à-vis de son entourage, sa famille, ses amis, et aussi d’autres propriétaires de chiens qui estiment que la prise en charge est trop difficile, que la souffrance est importante, et qu’il serait plus simple d’abandonner et de reprendre une « vie normale ».
On peut parfois douter, ou avoir honte de subir cette maladie. Mais on ne peut avoir un avis sur la question que lorsqu’on y est confronté. Il faut être courageux et fort pour vivre la maladie de son chien à ses côtés.
L’épilepsie idiopathique est une pathologie dont personne n’est responsable : ni le chien, ni nous. Ce « court-circuit » dans le cerveau n’a pas de cause précise identifiable. Il faut se débarrasser de cette culpabilité qui nous fait penser qu’on aurait pu l’éviter !
La maladie nous oblige parfois à renoncer à certains projets, à annuler des réunions de famille ou à aménager notre emploi du temps pour être présent, lors des prises de médicaments ou pendant les périodes de crises. Mais l’amour que nous recevons en échange de toutes ces attentions, et les bons moments valent bien ces efforts !

Du point de vue du chien

En regardant les choses objectivement, quelles proportions prennent les crises dans une vie de chien ? 90% du temps, le chien va bien, il vit sa vie sans se soucier de ce qu’il peut arriver !
Une crise est un mauvais moment à passer. Cela représente quelques minutes, et la désorientation qui suit souvent est plus assimilable à un stress qu’à une véritable souffrance.
Il faut garder en tête que pendant une crise, le chien ne souffre pas. Inconscient, il ne réalise pas ce qu’il est en train de se produire. (lire notre article – Un chien épileptique souffre-t-il durant les crises ?)

Le reste du temps, le chien vit dans le présent : il mange, dort, s’amuse et se promène, a des liens avec d’autres congénères sans se soucier de ce qui peut arriver.

Les effets secondaires des médicaments peuvent aussi impacter la qualité de vie du chien.
Il faut également les relativiser dans la mesure où ils sont gérables, souvent temporaires (ils s’estompent au bout de quelques semaines ou quelques mois), et permettent d’avoir un répit plus important entre les crises.
Bien sûr, pas facile de voir son chien affamé, chancelant, et on se dit parfois qu’il serait peut-être mieux, délivré de tous ces désagréments… Il faut tenir bon et se dire que c’est un mauvais moment à passer, qu’il y a de fortes chances, grâce à un suivi vétérinaire adéquat, que la situation s’améliore, car c’est le cas pour de très nombreux chiens épileptiques !

Mieux vivre l’épilepsie de son chien ?

Il est important de savoir lâcher prise, d’accepter que l’épilepsie comporte un certain nombre de questions sans réponse, de prendre conscience qu’on ne peut pas tout maîtriser.
Dur dur, pour certains d’entre nous ! Il ne faut pas hésiter à se faire aider par des professionnels pour réussir à relativiser sur notre situation, et accepter l’incontrôlable.
Le partage entre propriétaires de chiens épileptiques permet aussi de voir que l’on n’est pas seul. Que la vie peut continuer, que ses propres difficultés sont aussi partagées par des centaines d’autres amoureux des animaux, qui, comme nous, se battent pour rendre la vie la plus agréable possible à leur compagnon. Cela permet de reprendre espoir quand la situation est critique. Il existe pour cela différentes espaces de partage entre propriétaires d’animaux épileptiques tels que :

En faisant cela, nous aidons aussi nos chiens à mieux vivre leur vie de chien épileptique.

Réussir à vivre au jour le jour, à profiter des bons moments sans se soucier du lendemain, est un effort qui se révèlera payant à long terme !
Accepter que les crises surviennent à nouveau, même avec un traitement, qu’on ne peut pas les anticiper, ni les court-circuiter, est un gros effort ! Mais ça permet de vivre plus sereinement, et de mettre encore plus de chance de notre côté pour espérer un meilleur contrôle de la maladie.